L’observatoire des arrêts de travail 2023 : un baromètre sur l’absentéisme
En 2021 et 2022, le Groupe APICIL a conduit deux études, « La Prévoyance d’aujourd’hui et demain », réalisée en collaboration avec l’institut de sondage Opinion Way et « l’Observatoire des Arrêts de Travail », conduite d’après les données DSN (Déclaration Sociale Nominative) de plus d’un million de salariés. Elles mesurent l’impact de la crise sanitaire sur le taux d’absentéisme en France.
Les résultats du baromètre 2023* de « l’Observatoire des Arrêts de Travail » montrent un retour de la hausse de l’absentéisme en 2022, et ce, quel que soit le secteur d’activité ou la population.
Les chiffres clés 2022
Le taux d’absentéisme en hausse en 2022 en France
Ce taux atteint 5,76 % en 2022 (+ 0.76 point vs. 2021) :
- 35 % des salariés ont déclaré un arrêt de travail en 2022 vs 28 % en 2021, soit une hausse de 7 points.
Une hausse des arrêts de travail chez les plus jeunes
D’autres statistiques reportent que, même si les absences concernent l’ensemble des salariés, les plus jeunes sont plus nombreux à s’absenter en 2022.
Le point d’alerte concerne deux tranches d’âge :
- les 30- 39 ans, parmi lesquels 39 % ont eu au moins une absence en 2022, soit + 8,5 points en comparaison à 2021 ;
- les moins de 30 ans, dont 32 % ont déclaré un arrêt de travail vs 24 % chez les plus de 60 ans.
A noter cependant que les salariés les plus à risque en termes de taux d’absentéisme et de durée d’absence restent les plus âgés et les plus anciens en poste.
Les pathologies psychologiques : la cause des arrêts de travail de longue durée
Les maladies professionnelles, principalement les TMS (Troubles Musculosquelletiques), sont à l’origine des arrêts de travail dont la durée est la plus longue.
En 2020 et 2022, les pathologies psychologiques sont la raison principale des arrêts maladie supérieurs à 30 jours.
Parmi les salariés les plus jeunes, cette tendance est en hausse :
- 35 % des arrêts de travail chez les – de 30 ans ;
- près de 40 % chez les + de 30 ans.
Les femmes et les salariés à faible qualification les plus concernés par l’absentéisme
En volume comme en durée, 4 populations émergent comme les plus touchées en 2022 par l’absentéisme :
- les femmes : un taux d’absentéisme de 6,57% et une durée moyenne de 22,90 jours ;
- les salariés à faible qualification : un taux d’absentéisme de 8,41% et une durée moyenne de 23,91 jours ;
- les seniors : un taux d’absentéisme de 6,47% et une durée moyenne de 31,85 jours ;
- les collaborateurs avec + de 10 ans d’ancienneté : un taux d’absentéisme de 6,54% et une durée moyenne de 26,54 jours.
Pour lire le rapport d’étude complet : le Rapport “L’Observatoire des Arrêts de Travail”, 2023
Absentéisme : les arrêts de travail coûtent-ils plus cher aux entreprises ?
Pascal Ronzon, expert en protection sociale au sein du Groupe APICIL, répond à notre question :
“L’absentéisme coûte cher à l’entreprise pour différentes raisons. L’arrêt de travail d’un salarié entraîne des coûts directs et indirects. La hausse des arrêts de travail entraîne de facto des coûts plus importants pour les entreprises : remplacements, recours à l’intérim ou à la sous-traitance, révision de l’organisation du travail, formation, polyvalence, hausse des contrats d’assurance…
Un contrat de prévoyance a pour objectif de protéger le salarié contre une perte possible de salaire. Le contrat d’assurance offre une promesse : celle de maintenir une rémunération pendant une maladie ou un accident. Si le contrat d’assurance rembourse plus de prestations à l’entreprise compte tenu de la hausse des arrêts de travail, alors il sera nécessaire d’équilibrer le contrat afin que les cotisations puissent permettre de payer les sinistres. Les contrats de prévoyance augmentent du fait que l’absentéisme augmente.”
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*Ce rapport, qui étudie les ressorts de l’absentéisme, a été mené auprès de plus de 53 000 entreprises représentant plus d’un million de salariés du secteur privé sur la période 2021-2022.
