Le mal-être au travail, un problème qui touche tous les secteurs d’activité
Le mal-être au travail se définit par une souffrance mentale liée à l’activité professionnelle et à son environnement. Selon le baromètre Santé Mentale et QVCT pour 2025 publié par Qualisocial x Ipsos, le mal-être au travail touche tous les secteurs et tous les salariés. Cependant, certaines branches professionnelles sont plus à risque, en particulier l’administration et les métiers en contact avec le public tels que :
- l’hébergement médico-social et l’action sociale;
- l’hébergement et la restauration ;
- l’administration publique ;
- le commerce ;
- l’information-communication.
Les actifs ne sont pas non plus à égalité face à la souffrance au travail. Parmi les personnes les plus touchées, on trouve notamment :
- les femmes de moins de 40 ans ;
- les personnes seules avec enfant(s) ;
- les personnes souffrant de maladie chronique.
À noter que les salariés à temps partiel font également partie des personnes les plus touchées par le mal-être au travail.
Les causes du mal-être au travail
Il existe de nombreuses causes de mal être au travail. Ces dernières peuvent être personnelles, liées à la nature même du travail exécuté ou à l’environnement dans lequel évolue le salarié. Voici quelques-unes des causes identifiées dans le baromètre de la Santé mentale et QVCT et l’étude de la Dares sur les conditions de travail et la santé au travail publiée en 2021.
Les causes personnelles
Les causes personnelles sont davantage liées à l’individu, sa sensibilité et ses besoins.
- un manque de confiance en l’avenir. Selon l’étude Ipsos citée plus haut, un salarié ayant une faible confiance en l’avenir a 4,3 fois plus de probabilité d’être en mauvaise santé mentale ;
- une perte de sens dans le travail ;
- un sur- ou sous-investissement.
Les conditions et le rythme de travail
Plusieurs facteurs liés à la nature du travail et à ses conditions d’exercice peuvent avoir des conséquences sur la santé mentale des salariés :
- un manque d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ;
- des conditions de travail pénibles voire mauvaises (bruit, stress, port de charges lourdes, etc.) ;
- une grande quantité de tâches à effectuer au quotidien ;
- un rythme de travail atypique (trois-huit, travail de nuit, etc.).
Les causes liées à l’entreprise
Enfin, la santé mentale des salariés peut fortement être impactée par la politique de l’entreprise ou les interactions sociales :
- un management inadapté et une mauvaise ambiance de travail ;
- des violences sexistes et sexuelles ;
- du harcèlement ;
- un non-respect du Code du travail ;
- un manque de reconnaissance ;
- une absence d’évolution professionnelle ;
- un contexte socio-économique difficile.
Les conséquences pour les salariés et les entreprises
Tous ces facteurs cités plus haut peuvent avoir de sérieuses conséquences sur la santé mentale des salariés mais également sur les performances de l’entreprise.
Les signes de mal-être chez les salariés
Plusieurs signes peuvent indiquer un profond mal-être chez un salarié :
- difficultés de concentration ;
- troubles de l’humeur ;
- nombreux retards ou oublis de rendez-vous, de tâches ;
- burn-out ;
- baisse de l’engagement ;
- baisse d’énergie ;
- développement ou rechute de maladies chroniques.
Des conséquences lourdes pour les entreprises
Du côté de l’entreprise, ce mal-être a un coût parfois très élevé et peut notamment se traduire par :
- une augmentation des arrêts maladie ;
- un turn-over important ;
- un fort absentéisme ;
- une hausse des accidents du travail ;
- des conflits au sein des équipes ;
- une baisse de la qualité ;
- in fine, une baisse de la performance des salariés et donc de l’entreprise ainsi qu’une dégradation de la marque employeur.
Que faire contre le mal-être au travail ?
Que dit la loi ?
Face au mal-être au travail, les employeurs ont un certain nombre d’obligations à remplir au regard de la loi. L’article L 4121-1 du Code du travail précise “L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.”
Cette sécurité physique et mentale doit être préservée à travers différents dispositifs :
« 1° Des actions de prévention des risques professionnels, y compris ceux mentionnés à l’article L. 4161-1 ;
2° des actions d’information et de formation ;
3° la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. »
L’article 2 définit plus précisément les principes de prévention et notamment leur planification “en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral et au harcèlement sexuel […] ainsi que ceux liés aux agissements sexistes […].”
La QVCT et les actions de prévention
La prévention est, pour les entreprises, l’un des axes majeurs pour limiter le mal-être des salariés au travail. Toujours selon le baromètre Qualisocial x Ipsos, moins de 1 salarié sur 4 a accès à un plan de prévention complet de santé mentale au sein de son entreprise.
Pourtant, ces mesures de prévention peuvent s’avérer efficaces : 83 % des salariés qui bénéficient d’un plan de prévention estiment que cela a permis une amélioration de leur santé mentale.
En quoi consiste les démarches de prévention ?
Les actions de prévention se déroulent en 3 grandes étapes :
- Anticiper les risques psychosociaux pour éviter leur apparition via un audit des risques psychosociaux, une étude d’impact en cas de changements majeurs dans l’entreprise et l’intégration des risques au sein du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), etc.
- Sensibiliser aux risques psychosociaux pour limiter les effets : formations des managers sur les risques, campagne de communication en interne, ateliers d’analyse de la pratique professionnelle, etc.
- Accompagner les salariés en situation de santé mentale dégradée : médiation en cas de conflits, accompagnement sur la résolution de situations complexes, soutien psychologique, social et juridique, etc.
Le mal-être au travail est un phénomène qui tend malheureusement à s’aggraver depuis quelques années et qui peut avoir un impact très négatif sur la performance des entreprises. Si les facteurs sont multiples, ils peuvent néanmoins être anticipés et limités par des mesures de prévention.
Entreprises : un fonds de solidarité pour vos salariés et collaborateurs les plus fragiles
Vous êtes employeur ? Certains contrats de mutuelle ou prévoyance collective, prévus par votre convention collective ou l’accord de votre branche professionnelle, intègrent un fonds de solidarité. Ce fonds, appelé Haut degré de solidarité (HDS) permet de proposer des actions de prévention et des aides financières pour vos salariés les plus fragiles telles que :
- la prévention des risques psychosociaux ;
- un soutien psychologique pour les salariés en dépression, burn-out, aidants familiaux, etc. ;
- une subvention pour des actions de QVCT (qualité de vie et des conditions de travail) ;
- etc.
Nous vous accompagnons dans la mise en place de contrats de mutuelle santé et prévoyance intégrant un Haut Degré de Solidarité. Vous êtes concerné par un accord de Branche ? Découvrez les actions spécifiques adaptées à votre secteur.