Prévoyance

Nouvelle convention collective de la métallurgie : quels changements en 2024 ?

3 minutes
La nouvelle convention collective nationale (CCN) de la métallurgie, signée par les partenaires sociaux le 7 février 2022, a pris pleinement effet le 1er janvier 2024, à l’exception du régime de protection sociale en vigueur depuis le 1er janvier 2023. Retour sur cet accord novateur qui pourrait bien bousculer le marché de la prévoyance.

Sommaire

La nouvelle convention collective nationale (CCN) de la métallurgie instaure un nouveau régime de protection sociale. Ces droits ouverts pour les milliers de salariés du secteur s’accompagnent d’une nécessaire mise en conformité pour les organismes assureurs.

La nouvelle CCN de la métallurgie :

  • a été signée par les partenaires sociaux le 7 février 2022 ;
  • est effective depuis le 1er janvier 2024, à l’exception du régime de protection sociale en vigueur depuis le 1er janvier 2023.

Rémunération, temps de travail, conditions de travail, protection sociale… Le texte prévoit des évolutions considérables, qualifiées d’avancées historiques. Ainsi, cette convention dote la branche de la métallurgie d’une couverture obligatoire unifiée en matière de frais de santé et de prévoyance lourde (incapacité, invalidité et décès) mais également d’une grille de classification unique.

Quels sont les grands principes des régimes prévoyance-santé de la CCN métallurgie ?

Obligatoire depuis le 1er janvier 2023, la protection sociale complémentaire dans la branche de la métallurgie est régie par quelques grands principes fondamentaux :

  • universalité : elle concerne l’ensemble des salariés de la branche sans condition d’effectif ou d’ancienneté ;
  • caractère social et solidaire : elle définit un socle minimal de garanties, couvrant les dépenses de frais de santé dans le respect du panier de soin minimal et du « 100 % santé », ainsi qu’en prévoyance, des garanties incapacité, invalidité et décès incluant une rente éducation.

Régime de protection sociale de la CCN métallurgie : les obligations et cotisations de l’employeur

L’annexe 9 de la convention définit le socle minimal de garanties en frais de santé (consultation médicale, hospitalisation, optique, dentaire…) et prévoyance (incapacité temporaire de travail, invalidité, capital et rente décès), que chaque employeur de la branche professionnelle doit obligatoirement offrir à ses salariés.

Les entreprises du secteur ayant déjà mis en place un régime de protection sociale pour leurs salariés devaient se mettre en conformité avant le 1er janvier 2023.

Pour rappel, la mise en place d’un régime de prévoyance obligatoire et collectif doit se faire par :

  • accord collectif, application d’un accord de branche ou négociation d’un accord d’entreprise ;
  • ratification d’un projet proposé par le chef d’entreprise ;
  • décision unilatérale de l’employeur (DUE).

L’employeur peut-il souscrire des garanties complémentaires ? Des garanties frais de santé additionnelles peuvent être mises en place dans l’entreprise. Selon qu’elles sont ou non obligatoires, l’employeur doit également, ou non, contribuer à leur financement à hauteur de 50 % de la cotisation correspondante.

Régime de protection sociale de la métallurgie : les cotisations de l’employeur

Pour financer ce régime, les chefs d’entreprise du secteur doivent s’acquitter d’une cotisation minimale auprès de leur organisme complémentaire (organisme assureur, mutuelle ou institution de prévoyance) depuis le 1er janvier 2023.

Pour la prévoyance lourde

La cotisation minimale est définie par la branche et est exclusivement à la charge de l’employeur. Son taux est fixé comme suit :

  • 1,12 % de la tranche T1 et T2 de la rémunération pour les salariés cadres ;
  • 0,60 % de la tranche T1 et T2 de la rémunération pour les salariés non-cadres.​

Selon les termes de la CCN, l’entreprise doit obligatoirement financer la couverture minimale instituée à titre obligatoire et verser une participation minimale à hauteur de :

  • 100 % pour les cadres ;
  • A minima 43 % pour les non-cadres.

Pour les frais de santé (mutuelle)

L’employeur doit s’acquitter d’au moins 50 % de la cotisation du socle minimal de garanties. Le salarié peut être dispensé d’affiliation au régime frais de santé s’il remplit l’un des cas de dispense.

Nouvelle CCN de la Métallurgie : ce qui a changé dès 2023

Cette convention collective apporte de grandes innovations, parmi lesquelles :

  • le maintien des garanties prévoyance pendant les périodes de suspension du contrat de travail indemnisées sur la base d’assiettes différentes (incapacité sur la base du revenu brut de remplacement, et garanties incapacité et décès sur la base de la rémunération des 12 mois antérieurs). Pour les périodes de suspension du contrat de travail non indemnisées, un maintien gratuit temporaire des garanties santé et prévoyance pour le mois en cours et le mois suivant. Elle prévoit aussi la possibilité de maintien facultatif des garanties décès et santé par le salarié, sous réserve du paiement de l’intégralité de la cotisation ;
  • le maintien du salaire conventionnel dès un an d’ancienneté, voire 3 mois en cas d’arrêt de travail pour accident du travail ou maladie professionnelle et ce, sans délai de carence, à 100 % pendant les premiers jours ;
  • la possibilité donnée par la branche d’intégrer certains salariés non-cadres dans le régime de prévoyance des cadres. D’ailleurs, lors de la mise en conformité des catégories objectives, la CCN de la métallurgie est la 2e branche à avoir reçu l’agrément de l’APEC sur cette catégorie objective ;
  • le financement de l’employeur à la prévoyance des cadres peut être inférieur à 1,50 % de la tranche de rémunération inférieur au PASS (plafond annuel de la Sécurité sociale) tel que fixé par l’ANI du 17 novembre 2017 relatif à la prévoyance des cadres. Les entreprises de la branche doivent a minima cotiser au taux prévu par la convention fixé (1,12 % sur la T1 et T2). En contrepartie, la branche a étendu la prévoyance aux non-cadres. À noter que la cotisation employeur en prévoyance est inférieure à 1,5 % de T1 mais est étendue à la tranche 2.

Un taux minimum de 1,5 % cadre non obligatoire

C’est la première fois qu’une convention collective indique expressément que le taux minimum de 1,5 % de la tranche 1 de la rémunération du personnel cadre prévu par l’article 1er de l’ANI du 17 novembre 2017 peut ne pas être respecté par les entreprises de la branche. Elle s’appuie sur l’article L2252-1 du Code du travail qui permet à un accord de branche de déroger à un accord interprofessionnel à condition que cet accord ne stipule pas expressément qu’on ne peut y déroger.

Prévoyance et mutuelle santé

Notre offre labellisée pour la CCN de la Métallurgie

Vous êtes une entreprise de la métallurgie ? Nos offres de complémentaire santé et prévoyance labellisées par l’accord du 7 février 2022 de la branche métallurgie sont faites pour vous ! Contactez nos conseillers pour en savoir plus.

La CCN de la Métallurgie en bref

Pour rappel

La CCN Métallurgie, fruit de 6 années de négociations, vient se substituer :

  • aux 76 conventions territoriales de la branche ;
  • à la convention collective nationale pour les ingénieurs et cadres ;
  • à la convention collective nationale de la sidérurgie ;
  • ainsi qu’à de nombreux avenants et accords autonomes complémentaires.

Quelques chiffres

La branche de la métallurgie représente :

  • 42 000 entreprises issues de 7 secteurs d’activité : ferroviaire, aéronautique spatial, naval et énergies marines renouvelables, métallurgie (sidérurgie et nucléaire), automobile et cycle, mécanique, électrique (électronique et numérique)
  • 1,6 million de collaborateurs

Source : Caisse des dépôts